23 juillet 2025 · Articles pédagogiques

Psychologie de l’enfant : récompense ou encouragement ? Ce que dit la recherche

Faut-il privilégier les récompenses ou l'encouragement pour motiver nos enfants et adolescents ? Loin d'être un simple débat philosophique, cette problématique révélée par la psychologie de l'enfant engage l'avenir de nos enfants et la manière dont ils développeront leur estime de soi, leur autonomie et leur rapport à l'apprentissage.
Une maitresse tenant deux récompenses dans la main ; que nous révèle psychologie de l'enfant ?

Vous promettez une sortie au parc si votre enfant range sa chambre ? Vous offrez des bons points quand vos élèves réussissent un exercice ? Pourtant, cette approche intuitive consistant à récompenser l’enfant a soulevé quelques critiques parmi les spécialistes de la psychologie de l’enfant. Faut-il privilégier les récompenses ou l’encouragement pour motiver nos enfants et adolescents ? La recherche en psychologie remet en question nos habitudes éducatives et révèle des stratégies plus efficaces pour développer la motivation et l’épanouissement des jeunes. Loin d’être un simple débat philosophique, cette problématique engage l’avenir de nos enfants et la manière dont ils développeront leur estime de soi, leur autonomie et leur rapport à l’apprentissage.

Récompense et encouragement : quelle est la différence ?

La récompense consiste à donner quelque chose d’agréable à un enfant après qu’il a accompli une action souhaitée. Il peut s’agir d’objets comme des jouets, des autocollants ou de l’argent, de privilèges tels que du temps d’écran, une sortie ou une activité plaisante, mais aussi de gratifications sociales comme « Bravo, tu es le meilleur ! ». Cette approche fonctionne sur le principe simple : « Si tu fais X, tu auras Y. » L’encouragement, quant à lui, se concentre sur le processus plutôt que sur le résultat. Il valorise l’effort fourni en disant par exemple « Tu as vraiment persévéré ». En outre, il reconnaît le progrès réalisé avec des phrases comme « Tu t’améliores jour après jour », ou encore souligne la démarche suivie en observant : « J’ai vu comment tu as organisé ton travail ». Contrairement à la récompense, l’encouragement n’est pas conditionnel. Il accompagne l’enfant dans son cheminement sans attendre de contrepartie.

Ce que révèle la psychologie de l’enfant

La théorie de l’autodétermination, développée par Edward Deci et Richard Ryan, identifie trois besoins psychologiques essentiels chez l’enfant. Le premier est l’autonomie, c’est-à-dire se sentir acteur de ses choix. Le deuxième concerne la compétence, qui correspond au sentiment de maîtrise. Le troisième touche à l’appartenance, soit se sentir connecté aux autres. Quand ces besoins sont satisfaits, les enfants développent une motivation durable et un meilleur bien-être. L’encouragement nourrit naturellement ces trois besoins fondamentaux, contrairement aux récompenses qui peuvent les affaiblir.

Les bénéfices scientifiquement prouvés de l’encouragement

Les études en psychologie de l’enfant démontrent que l’encouragement produit des effets remarquables. On observe une meilleure motivation intrinsèque, un développement de la résilience face aux échecs, une amélioration des performances à long terme et un renforcement de l’estime de soi. (1, 2, 3)

Par ailleurs, Carol Dweck, psychologue renommée, a démontré l’importance de développer une « mentalité de croissance » (ou « growth mindset ») chez les enfants. Ses travaux ont montré que les enfants qui croient que leurs capacités peuvent s’améliorer par l’effort montrent plus de persévérance face aux difficultés, moins de peur de l’échec et de meilleures performances académiques. Ainsi, l’encouragement centré sur l’effort (« Tu as travaillé dur ») favorise cette mentalité, contrairement aux félicitations sur les capacités (« Tu es intelligent ») qui peuvent créer une pression de performance.

Une maman suit les principes de la psychologie en encourageant son enfant

Le piège des récompenses : l’effet de sur-justification

Les recherches en psychologie de l’enfant ont mis en évidence un phénomène troublant : les récompenses peuvent diminuer la motivation naturelle des enfants. L’étude classique du psychologue Edward Deci l’illustre parfaitement. Des enfants initialement motivés par la résolution d’un puzzle ont vu leur intérêt diminuer après avoir été récompensés pour cette activité (4). Leur raisonnement inconscient ? « Si on me paie pour le faire, c’est que ce n’est pas si amusant que ça. » Ce mécanisme, appelé « effet de sur-justification », transforme une motivation interne (« J’aime faire ça ») en motivation externe (« Je le fais pour la récompense »). Le problème ? Quand la récompense disparaît, la motivation s’évapore aussi.

Les enfants sont particulièrement sensibles à ce phénomène. Leur cerveau en développement assimile rapidement que la récompense devient la véritable raison d’agir. Cette externalisation de la motivation peut perdurer longtemps, même après l’arrêt des récompenses.

Comment Scolibree applique ces découvertes scientifiques

Le système de Scolibree s’appuie précisément sur ces recherches en psychologie de l’enfant en analysant sa compréhension pour identifier ses progrès réels. Il valorise l’effort et le processus d’apprentissage via des retours personnalisés, respecte l’autonomie en permettant à l’enfant de piloter ses révisions et développe le sentiment de compétence par la maîtrise progressive des notions.

Cette approche, fondée sur le système Leitner, transforme l’apprentissage en un processus gratifiant par nature, sans dépendance aux récompenses externes.

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Guide de psychologie pratique : comment encourager l’enfant efficacement ?

Pour les enfants de 6 à 10 ans, privilégiez des encouragements immédiats et spécifiques, valorisez les petits efforts et utilisez un langage simple et concret. Les jeunes enfants ont besoin de retours rapides et compréhensibles pour faire le lien entre leur action et votre reconnaissance.

Pour les adolescents de 11 à 17 ans, l’approche doit évoluer vers une reconnaissance de leur autonomie croissante, un encouragement de leur réflexion personnelle et le respect de leur besoin d’indépendance. Les adolescents sont sensibles au respect de leur capacité de jugement et de leur quête d’autonomie.

Les erreurs courantes à éviter

Attention aux encouragements vides ou disproportionnés ! Les enfants détectent rapidement le manque d’authenticité. Un encouragement efficace doit être spécifique et observable, adapté à l’effort réel et sincère dans le ton. Un « super ! » lancé machinalement n’aura pas le même impact qu’une observation précise du progrès accompli.

À contrario, trop d’encouragements peuvent aussi créer une dépendance. L’objectif est que l’enfant développe progressivement sa propre motivation interne. Il faut donc doser les encouragements pour qu’ils restent significatifs et lui permettent de développer sa propre capacité d’auto-évaluation.

Malgré tout, les récompenses ne sont pas à bannir totalement. Elles peuvent être utiles pour amorcer un nouveau comportement chez un enfant démotivé, créer des habitudes positives de manière temporaire ou célébrer des étapes importantes. L’important est de les utiliser consciemment et temporairement, en préparant la transition vers l’encouragement.

Intégrer les enseignements de la psychologie à la vie quotidienne de l’enfant

Les chercheurs en psychologie de l’enfant nous invitent à transformer notre regard sur la motivation. Plutôt que de chercher à « acheter » les comportements souhaités par des récompenses, nous pouvons accompagner nos enfants vers l’autonomie et l’épanouissement. Des enfants plus motivés et plus résilients sont des enfants mieux préparés à affronter les défis de leur avenir. Ainsi, pratiquer l’encouragement n’est pas seulement une technique éducative, c’est un investissement dans le développement psychologique optimal de nos enfants. Une approche qui semble porter ses fruits bien au-delà de l’enfance.

Sources

  1. Corpus, J. H., & Good, K. A. (2021). The effects of praise on children’s intrinsic motivation revisited. In Brummelman, E. (Ed.), Psychological Perspectives on Praise. Abington, UK: Routledge.
  2. Weir, K. (2017, September 1). Maximizing children’s resilience. Monitor on Psychology, 48(8). https://www.apa.org/monitor/2017/09/cover-resilience
  3. Helping children build inner driven self esteem by turning praise into encouragement
  4. Deci, E. L. (1971). Effects of externally mediated rewards on intrinsic motivation. Journal of Personality and Social Psychology, 18(1), 105–115. https://doi.org/10.1037/h0030644

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