Développement de l’enfant : le rôle des émotions dans l’apprentissage

Et si la clé de la réussite scolaire se trouvait dans le cœur plutôt que dans la tête ? Cette question bouleverse nos conceptions traditionnelles de l’éducation. L’importance du développement émotionnel de l’enfant dans le cadre scolaire ne peut être sous-estimée. Ainsi, selon l’étude PISA 2015, 55% des élèves de l’OCDE déclarent se sentir très angoissés pour un contrôle, même s’ils sont bien préparés. En effet, de nombreux parents peuvent témoigner : « Mon enfant était brillant en maternelle, mais depuis qu’il stresse pour les évaluations, il n’arrive plus à mémoriser ses leçons. » Ce paradoxe révèle l’influence cruciale des émotions sur l’apprentissage. Comment favoriser le bon développement émotionnel de nos enfants et les soutenir au mieux dans leur évolution cognitive ?

Sommaire :

1. Les fondements neuroscientifiques du lien entre émotions et développement cognitif
2. Comment les émotions influencent l’apprentissage chez l’enfant
3. Solutions pratiques pour favoriser le bon développement de l’enfant
4. Le développement émotionnel de l’enfant, clé de la réussite scolaire

Les fondements neuroscientifiques du lien entre émotions et développement cognitif

Les neurosciences affectives révolutionnent notre compréhension du développement de l’enfant. Antonio Damasio, pionnier dans ce domaine, démontre que les circuits limbiques du cerveau influencent directement les capacités cognitives (1). Cette découverte majeure brise le mythe cartésien de la séparation entre raison et émotion.

Les régions préfrontales, responsables de la planification, du contrôle des impulsions, de la prise de décision, continuent leur développement jusqu’à l’âge adulte (environ 25 ans). Cette immaturité relative du néocortex explique en partie la vulnérabilité émotionnelle et les comportements impulsifs chez les jeunes, nécessitant souvent un encadrement adapté (2).

L’amygdale, quant à elle, est une véritable sentinelle émotionnelle. Elle collabore étroitement avec l’hippocampe pour encoder les souvenirs (3). Dès l’enfance, l’amygdale est plus mature que l’hippocampe et le néocortex. Ainsi, les premières expériences émotionnelles peuvent laisser des traces durables même sans représentation contextuelle complète. Cette interaction constante entre zones émotionnelles et cognitives façonne chaque étape du développement de l’enfant. 

Évolution neurologique de l’enfant selon l’âge

Le développement de l’enfant suit une progression naturelle qui influence directement sa capacité d’apprentissage :

• 0 à 3 ans : les circuits émotionnels, en particulier ceux de l’amygdale, sont précocement actifs, tandis que les régions frontales sont encore immatures. L’enfant dépend alors pleinement de l’adulte pour réguler ses émotions et construire une base de sécurité affective.
• 3 à 6 ans : les premières capacités d’autorégulation apparaissent, soutenues par le développement du langage et des connexions neuronales entre les aires émotionnelles et corticales. L’enfant apprend à identifier ses ressentis et enrichit progressivement son vocabulaire émotionnel.
• 6 à 12 ans : la maturation progressive du cortex préfrontal permet une meilleure gestion des émotions et du comportement. Cette évolution soutient la concentration, la planification et les apprentissages scolaires.

Ainsi, un environnement émotionnellement positif améliore significativement la mémorisation, tandis que le stress chronique, en augmentant les niveaux de cortisol, nuit gravement à l’apprentissage, jusqu’à entraver la mémoire.

Comment les émotions influencent l’apprentissage chez l’enfant

Les bénéfices des émotions positives sur le développement de l’enfant

Les émotions positives agissent comme un véritable amplificateur d’apprentissage dans le développement de l’enfant. Le cerveau accorde une attention particulière aux informations émotionnellement chargées, créant des souvenirs plus durables et accessibles.

La motivation intrinsèque, moteur essentiel de l’apprentissage, dépend directement de l’état émotionnel de l’enfant. La curiosité, cette émotion positive par excellence, stimule l’engagement scolaire et pousse l’enfant à explorer de nouveaux domaines de connaissance. Par ailleurs, le développement des compétences sociales, notamment l’empathie, favorise de meilleures relations avec les pairs. Cette dimension sociale du développement de l’enfant influence positivement la réussite scolaire en créant un environnement d’apprentissage collaboratif et bienveillant.

Les obstacles émotionnels au développement de l’enfant

Le stress chronique constitue l’ennemi numéro un du développement de l’enfant. Le cortisol, hormone régulant le métabolisme et les systèmes hormonaux, agit sur la concentration et la mémorisation. En effet, cette “hormone du stress” perturbe les connexions neuronales essentielles à l’apprentissage. Par conséquent, un environnement émotionnellement défavorable, marqué par des relations tendues entre adultes et enfants, nuit gravement au développement de l’enfant. La qualité de la relation enseignant-élève et parent-enfant détermine largement la capacité d’apprentissage de l’enfant.

Solutions pratiques pour favoriser le bon développement de l’enfant

Les outils numériques tels que Scolibree

Scolibree change la donne en matière de développement de l’enfant : en intégrant les découvertes neuroscientifiques sur le lien entre émotions et apprentissage, cette plateforme innovante s’adapte au rythme unique de chaque enfant, respectant ainsi son développement naturel. Cette personnalisation favorise un développement de l’enfant harmonieux en évitant la surcharge cognitive et en préservant le plaisir d’apprendre.

La plateforme offre également des outils précieux aux parents et enseignants pour mieux comprendre et accompagner l’état émotionnel de l’enfant. Cette approche collaborative optimise le développement de l’enfant en créant une cohérence éducative entre tous les environnements de l’enfant.

Des stratégies pour les enseignants

Créer un environnement émotionnellement favorable constitue la première étape pour soutenir le développement de l’enfant en classe. Daniel Goleman, expert en intelligence émotionnelle, recommande d’intégrer systématiquement le développement des compétences socio-émotionnelles dans les programmes scolaires. Dans son livre Emotional Intelligence (1995), Goleman souligne que :

« L’architecture idéale des programmes de littératie émotionnelle est de commencer tôt, d’être adaptée à chaque âge, de se déployer tout au long de la scolarité, et d’imbriquer les efforts à l’école, à la maison et dans la communauté. » 

Des exemples de techniques de régulation émotionnelle en classe peuvent aider les enfants de mieux gérer leurs émotions :

• Des pauses respiratoires collectives, permettant d’activer le cortex préfrontal (régulation) et de réduire l’activité de l’amygdale (réactivité émotionnelle) (4) ;
• Des moments de partage émotionnel, favorisant un climat relationnel sécurisant, fondamental pour l’apprentissage ;
• Des espaces de retrait, afin d’offrir un endroit calme où l’enfant peut se retirer temporairement pour se recentrer.

Un accompagnement parental adéquat

Les parents jouent un rôle fondamental dans le développement de l’enfant en validant et nommant les émotions de leurs enfants. Cette reconnaissance émotionnelle développe l’intelligence émotionnelle et renforce la confiance en soi. La co-régulation émotionnelle, processus par lequel l’adulte aide l’enfant à réguler ses émotions, constitue un pilier du développement de l’enfant. Le soutien affectif constant et le développement du vocabulaire émotionnel créent les bases d’un apprentissage serein et efficace.

Le développement émotionnel de l’enfant, clé de la réussite scolaire

Les émotions ne sont plus les ennemies de la raison mais deviennent les alliées essentielles de la construction de l’enfant. Cette approche éducative ouvre de nouvelles perspectives pour accompagner chaque enfant vers la réussite. Intégrer la dimension émotionnelle est indispensable pour favoriser un développement de l’enfant équilibré et des apprentissages durables. Chaque adulte, parent ou enseignant, détient les clés pour nourrir cette intelligence émotionnelle.

Investir dans le bien-être émotionnel des enfants, c’est investir dans leur développement global et leur réussite future. L’émotion devient ainsi le pont entre le cœur et l’esprit, ouvrant la voie à une éducation à la fois plus bienveillante et plus efficace.

Sources :

1. Emotion and The Human Brain, Antonio R. Damasio, https://fr.scribd.com/document/456762593/damasio2006.
2. Romer D, Reyna VF, Satterthwaite TD. Beyond stereotypes of adolescent risk taking: Placing the adolescent brain in developmental context. Dev Cogn Neurosci. 2017 Oct;27:19-34. doi: 10.1016/j.dcn.2017.07.007. Epub 2017 Jul 26. PMID: 28777995; PMCID: PMC5626621.
3. Amygdala-hippocampal interactions in synaptic plasticity and memory formation, Rafael Roesler, Marise B. Parent, Ryan T. LaLumiere, Christa K. McIntyre, https://doi.org/10.1016/j.nlm.2021.107490.
4. Zelazo, Philip & Lyons, Kristen. (2012). The Potential Benefits of Mindfulness Training in Early Childhood: A Developmental Social Cognitive Neuroscience Perspective. Child Development Perspectives. 6. 10.1111/j.1750-8606.2012.00241.x.

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